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20 septembre 2022 2 20 /09 /septembre /2022 15:48

Après nous avoir raconté l'année dernière, l'histoire de l'Indépendance de la Grèce et la célébration du bi-centenaire* (1821-2021) du début de la révolution grecque, Marie-Cécile Navet-Grémillet, professeur de Lettres Classiques nous relate les événements de "La Grande Catastrophe" que peu de français connaissent.

Cela se passait à Smyrne - aujourd'hui Izmir en Turquie - en septembre 1922, dont la date commémorée par les grecs est le 14 septembre. Il y a tout juste cent ans...

Dans le texte, ci-joint, illustré de photos, vous trouverez toutes les explications sur cette époque trouble, notamment sur le rôle de l'Occident, dont la France.

Regardez le clip de Pandélis Thalassinos sur YouTube et écoutez ces "Chansons smyrniotes" (paroles et traduction en annexe) qui témoignent de cette tragédie qu'on appelle aussi "La Catastrophe d'Asie Mineure".

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1 janvier 2022 6 01 /01 /janvier /2022 16:07

Pour mémoire, retrouvez, ci-joint, quelques clés de compréhension de la lutte des grecs pour leur liberté, présentées au courant de l’année 2021 par Marie-Cécile Navet-Grémillet, docteur en histoire et civilisation de la Grèce moderne.

 

Les Grecs de Marseille, de la Marseillaise à la Guerre d’Indépendance Grecque.

La lutte des Grecs pour la Liberté selon Delacroix.

31.12.1821 Nuit de la Saint Sylvestre au large de Lavrio

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26 octobre 2014 7 26 /10 /octobre /2014 19:43

     Après la fête Nationale principale du 25 Mars (commémoration de la Guerre d'Indépendance 1821-1829 qui a abouti à la libération de la Grèce de l'occupant turc), le 28 octobre est la deuxième fête Nationale grecque. On fête le "Non" (OXI) déclaré à Mussolini :

 

     « Dans la nuit du 27 au 28 octobre 1940, l’Ambassadeur d’Italie à Athènes se rend chez le Premier Ministre grec Métaxas et lui remet un télégramme : «Le gouvernement italien demande à la Grèce de laisser son armée entrer dans le pays». Le 28 octobre au matin, toute la Grèce répondit “OXI” “NON” ! Mais sans attendre la réponse des Grecs, l’armée de Mussolini pénètre à 6 heures du matin en Grèce.

Les Grecs, nobles et fiers, la repousse et la poursuive jusqu’à Koritsa au centre de l’Albanie. Le monde entier admire les victoires de ce peuple sans moyen, sans armes mais avec des cœurs de héros.

Churchill, voyant les Grecs combattre de la sorte dit «On ne dira désormais plus que les Grecs combattent comme des héros mais que les héros combattent comme des Grecs».

Le 17 novembre, les troupes italiennes reculent. Le 21 novembre, c’est la libération de Koritsa, le 29 novembre celle de Moschopoli puis de Aryirokastro et Delvino. A la fin de décembre, l’Epire du nord est libérée par l’armée grecque qui repousse les Italiens à 60 km au-delà de la frontière gréco-albanaise.

L’armée de Mussolini attaque la Grèce à nouveau le 9 mars 1941, mais échoue.

La défaite des Italiens change les plans d’Hitler. Le 6 avril 1941, l’Ambassadeur allemand à Athènes annonce au Premier Ministre grec, Alexandros Korisis (Métaxas est décédé le 29 janvier), la guerre entre la Grèce et l’Allemagne ».

(Site agora-dialogue.com)

 

     Cette guerre durera jusqu'en 1945 et fera 1,5 millions de victimes en Grèce, sur une population de 6 millions d'habitants.

Pour commémorer ce jour historique du 28 octobre 1940, une grande parade militaire a lieu chaque année à Thessalonique.

A Lavrio notre ville jumelle, comme dans les autres villes du pays, on assiste à un défilé des écoles, des scouts et des représentants des différents clubs culturels. Un discours est prononcé à l'occasion de cette date importante.

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1 mai 2014 4 01 /05 /mai /2014 09:11

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25 mars 2014 2 25 /03 /mars /2014 00:00

 

Commémoration de la lutte pour l'indépendance - contre l'Empire Ottoman

 

 

Drapeau grec

  Sur le port de Lavrio, un jour d'automne beau comme un jour de prentemps...    

 

Pour en savoir plus sur la guerre d'indépendance, voir sur ce blog  les articles précédemment parus :

 

25 mars 2010 :  25 mars : Fête Nationale / Εθνική Γιορτή          

25 mars 2011 :  25 mars : Fête Nationale / Εθνική Γιορτή

25 mars 2012 :  25 mars 2012 Fête Nationale Grecque

25 mars 2013 :  25 mars, Fête Nationale Grecque

 et encore :       A Paris, une rue et une station de métro ...

 

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1 mai 2013 3 01 /05 /mai /2013 08:42

 

Premier Mai à Lavrio.

Des couronnes d'oeillets rouges

sont déposées au pied de la statue érigée sur le port

en hommage aux déportés de Makronissos et à leurs familles.

 

 

 Lavrio-Collegiens-2010--182-.jpg

                                                                                                                                                     Photo M.R.

 

 

C’est en 1892 qu’eut lieu en Grèce le 1er rassemblement de Premier Mai, à l’initiative de l’Association Socialiste de Stavros Kallergis, et, toujours à l’initiative de Kallergis, c'est le dimanche 2 Mai 1893 que fut organisée la 1ére Fête du Travail / η Εργατική Πρωτομαγιά au stade Panathinaïkos d'Athènes : elle rassembla 2000 participants qui réclamaient le repos du dimanche, la journée de 8 heures, et une couverture par l’Etat des accidents du travail.

En 1894, il y eut encore plus de manifestants, mettant toujours en avant les mêmes revendications. S’ensuivirent des arrestations.... Le rassemblement du 1er Mai fut donc interdit et il faut attendre 1911 pour voir une nouvelle fête du Travail à Athènes. A nouveau, le cycle des arrestations, interdiction etc.  

 

Le rouge des oeillets rappelle le sang des victimes des répressions exercées lors des 1er Mai, et en particulier celui des 200 prisonniers communistes qui furent abattus par les nazis le 1er Mai 1944 au Champ de tir de Kaisariani (Athènes) en représailles de la mort d'un général allemand et de 3 de ses officiers tombés dans une embuscade que leur avait  dressée la Résistance grecque, près de Sparte, fin avril 1944.

Ces hommes et femmes étaient incarcérés dans le plus grand camp de concentration des nazis en Grèce, dans la banlieue d'Athènes, à Haïdari / Χαϊδαρι. La terreur qui régnait à l'intérieur du camp visait également à terroriser  la population des alentours.

 

Le 30 avril, la rumeur de l'exécution de 200 prisonniers pour le lendemain, commença à se répandre, mais lesquels ?  Le matin du 1er mai, tous les prisonniers furent rassemblés et le commandant du camp Fischer fit l'appel des condamnés à mort, lesquels se rangèrent près des cuisines pour être conduits à Kaisariani. Ils se mirent alors à chanter l'Hymne national et le chant de l' Akronauplie devant les Allemands éberlués ετ stupéfiés. Puis ils furent embarqués par groupes de 20. Certains d'entre eux qui avaient réussi à écrire quelques mots d'adieu à leur famille sur un papier, lancèrent ces messages en chemin.  

  

 Ci-dessous, le mot laissé par le résistant Nikos Marianakis, ingénieur agronome originaire de Hania (Crète).

 

"Καλύτερα να πεθαίνει κανείς στον αγώνα για τη Λευθεριά, παρά να ζει σκλαβός."

"Mieux vaut mourir pour la Liberté plutôt que de vivre asservi."

 

243

 

Documentation, cf le site de la municipalité de Haïdari (grec et anglais)   link  

M.R.

 

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25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 09:33

 

La Fête Nationale du 25 mars

 

commémore le début de la Guerre d'Indépendance contre les Turcs Ottomans.

 

************

 

 

Eugène Delacroix

 

La Grèce mourante sur les ruines de Missolonghi

1827 

Image1

Musée des Beaux-Arts de Bordeaux 

 

 

 

     Qu'est la Grèce en 1821 quand commence l'insurrection ? Rien, elle n'existe pas, et elle n'a jamais existé en tant qu'entité politique : en revanche, il y a les Grecs, population de langue grecque et de religion orthodoxe, vivant depuis des millénaires dans la zone géographique appelée Grèce, mais également disséminés - et en nombre plus important - sur tout le territoire de l'Empire Ottoman* : Pont-Euxin, Cappadoce, Istanbul, Turquie d'Europe, Smyrne, Alexandrie... (*pour le dire rapidement : ex empire Byzantin, lui-même héritier de l'Empire Romain d'Orient, lui-même établi sur le teritoire conquis par Alexandre Le Grand)

  

    Ces Grecs, reconnus en tant que tels par le Sultan dont ils sont les sujets, forment un milliet * *(une "nation" dans le langage de l'époque) placé sous la responsabilité et l'autorité du Patriarche de Constantinople. En tant que non-musulmans, ils sont des sujets de seconde zone, soumis à diverses mesures vexatoires (habillement,  prosternation devant les musulmans etc), à l'arbitraire du pouvoir (déplacement de populations, enlèvement des femmes et des enfants par exemple) et à un impôt capital (par tête) le haratsi / χαράτσι : c'est ce nom que les Grecs, aujourd'hui, ont donné à la taxe qui leur est imposée via leur facture d'électricité...

   

   Ils sont - officiellement - appelés raïas / ραγιάδες : ce mot vient de l'arabe et signifie troupeaux (de moutons si je ne me trompe). Cette appellation sera abolie par un décret du Sultan en 1856 et dès lors considérée comme étant une injure discriminante.

    Il n'y a pas une condition unique et uniforme pour tous ces Grecs : cela dépend de la zone géographique où ils vivent, de leur origine et condition sociale, du métier, du niveau des connaissances et de la mentalité de leur entourage ottoman etc. Le Sultan trouve ses traducteurs, diplomates, lettrés, administrateurs, "ingénieurs", stratèges et autres dans les populations non-musulmanes, notamment chez les Grecs.

    Cet empire entretient des relations diplomatiques et commerciales avec l'Europe qui en profite (abuse ?) largement : en effet, depuis le XVIème siècle, grâce aux Capitulations qui accordent privilèges et avantages commerciaux aux Européens, le commerce extérieur leur appartient dans sa quasi totalité.

  

    Au cours du XVIIIème siècle, le monde change, s'ouvre et s'élargit : les contacts entre les Grecs et les Occidentaux se font plus nombreux, Le commerce maritime ottoman est en effet de plus en plus aux mains des Grecs. La conséquence de cet enrichissement ne se fait pas attendre : les écoles grecques se développent partout, les fils de famille vont étudier dans las capitales étrangères, le livre se répand, les Lumières (Montesquieu, Rousseau, Voltaire) se propagent, notamment dans les sociétés secrètes dont la plus connue, qui sera aussi la plus efficace de par ses larges réseaux,  est la Filiki Etairia / Φιλική Εταιρία, Société des Amis, fondée à Odessa, en 1814, par trois employés de commerce : Skoufas d'Arta, Tsakalov de Ioannina et Xanthos de Patmos.

 

     Les nouveautés de cette révolution des esprits, inspirée des idéaux de 1789, et qui deviendra, elle aussi, révolution tout court, sont, d'une part, l'aspiration à la liberté contre le despotisme absolu et d'autre part, la "Grèce" (il faudrait dire Hellade), en tant qu'incarnation de l'Hellénisme antique avec ses valeurs centrées sur l'Homme, avec ses réalisations exceptionnelles, et qui fut et est par là-même source d'inspiration et d'imitation pour les Européens. Ce Philhellénisme*** occidental en donnant aux Grecs une image autre que celle de sujets méprisés et d'Orientaux, nourrit, voire exalte le sentiment national qui, jusque là, s'incarnait dans l'Orthodoxie.

 

       Si cette nouvelle donne est un danger évident pour le Sultan, elle "désoriente" les Européens et les Russes dont les intérêts se voient menacés par cette situation inédite fort embarrassante. Difficile pour les Russes de ne pas aider leurs "frères" orthodoxes, tout en songeant à exploiter au mieux la situation et satisfaire leurs visées expansionnistes, et difficile pour les puissances chrétiennes de ne pas aider d'autres Chrétiens à se libérer du joug musulman, bien que, entre Catholiques et Orthodoxes, il n'y ait jamais eu de grande amitié...

 

       Toujours est-il que les Grandes Puissances se décideront à soutenir l'insurrection grecque, avec plus ou moins d'ardeur et de constance, selon les circonstances du moment et les revirements de sens que semble prendre l'Histoire, sans cesser de vendre des armes au Sultan et à son grand allié, le Pacha d'Egypte, c'est-à-dire en s'efforçant prioritairement de préserver voire d'accroître leurs intérêts commerciaux et géo-stratégiques. C'est ainsi qu'un peu plus tard, en 1878, l'Angleterre, à la barbe des Français et des Russes, obtiendra du Sultan la mainmise sur Chypre... C'est ainsi que l'on "pacifie"...

 

         Sans l'aide étrangère, si importante par ailleurs que fut la participation financière des notables et commerçants grecs de la diaspora, il eût été impossible pour les Grecs de mener une guerre aussi longue (1821 -1832) et aussi coûteuse : ils seront donc financièrement aidés,  à des taux et conditions évidemment peu "amis", par  l'Angleterre en particulier...

       

       Il serait trop long (suite le 25 mars 2014?!) de rendre compte  de cette décennie de luttes sanglantes - dont des guerres intestines à répétition - au terme desquelles, par le Traité de Constantinople en 1822, fut créé un Etat grec, garanti par les trois Grandes Puissances "Protectrices". Il va - malheureusement - sans dire que les responsables Grecs n'eurent pas leur mot à dire : ni sur les frontières géographiques dudit Etat, ni sur la forme de gouvernement, alors qu'ils avaient élaboré des constitutions et avaient opté pour une République, ni, une fois la monarchie absolue décrétée par les Protecteurs,  sur le choix du  souverain. Le Royaune de Grèce sera confié à Othon de Bavière, 17 ans, c'est-à-dire à ses régents bavarois.

 

      Dès le départ, l'Etat est donc grevé de dettes et écrasé par les remboursements à effectuer : il y a non seulement l'emprunt anglais, mais il faut aussi payer une indemnité au Sultan du fait de l'amputation subie par son Empire, et, pour que l'Etat, créé ex nihilo, fonctionne, il a besoin  de finances, et doit donc contracter un nouvel emprunt... 

    Dès 1837, les remboursements se raréfient, et en 1843, c'est le "défaut". Se met alors en place une "troïka" représentant les trois puissances protectrices pour élaborer un "plan de sauvetage"...

 

      Il est facile d'ironiser sur l'insolvabilité "génétique" de la Grèce, comme l'a fait la presse française, par ignorance des circonstances historiques de la naissance de l'Etat grec ou tout simplement par désintérêt pour ce petit pays qui, horreur,  a mis la zone euro en péril ! (Ces jours-ci, c'est la toute petit Chypre...)

 

      L'Etat grec n'est rien d'autre qu'un  "Etat-croupion", que les Grandes Puissances ont bâti selon leurs intérêts, et ont délibérement voulu petit (ne pas dépasser la ligne Arta - Volos), pauvre et faible (qui ne soit pas un concurrent), sans se soucier de sa viabilité : ce n'était pas le sujet...

       Cet Etat doit aussi faire face à des dépenses militaires très lourdes, en prévision des combats à venir : en effet, il ne peut être question de renoncer aux territoires peuplés majoritairement de Grecs : Thessalie, Macédoine, Thrace, Crète, voire Constantinople et l'Asie Mineure.

 

       Le Royaume de Grèce est donc le premier Etat indépendant des Balkans : une toute petite parcelle du territoire impérial ottoman, d'une superficie de 48 000km2, soit le tiers du territoire hellénique actuel (131 990km2) En 1836, on compte 756 000 habitants. Mais cette population ne représente qu'une petite partie du "peuple grec" établie sur le territoire ottoman. Ces populations jouent un rôle économique majeur dans l'Empire et elles vont, souvent, aider le nouvel Etat. Il en va de même pour la dispora établie  Londres, Paris, Vienne, Bucarest, Odessa etc.

 

       La partie continentale de la Grèce libérée, essentiellement agricole (vigne et oliviers) est complètement sinistrée. En 1833, Athènes n'est qu'une bourgade en ruines : c'est pour son passé prestigieux qu'elle est finalement choisie comme capitale du Royaume au lieu de Nauplie qui fut la 1ère capitale.

       

        Un dernier mot sur les "anciens combattants" qui se battirent "comme des lions" : aucune reconnaissance de la part des bavarois, ils ne sont pas intégrés dans la nouvelle armée, n'ont aucune solde, et sont considérés comme des rustres malpropres, mis à la porte des bureaux quand ils viennent demander leur dû,  et renvoyés dans leurs campagnes...

        Nous avons des témoignages sur ce sujet, et le plus émouvant et le plus fort est certainement celui du Général Makriyannis (1797-1864) qui, sur le tard, à 32 ans, apprit à écrire, pour raconter dans ses Mémoires / Απομνημονέυματα ses combats pour la Liberté et ses désillusions.

 

"Ce que je note, je le note parce que je ne puis supporter  de voir l’injustice étouffer la justice. C’est pour cela que j’ai appris, dans ma vieillesse, à tracer ces lettres mal dégrossies parce que, enfant, je n’ai pu étudier : j’étais pauvre, je travaillais comme domestique."

 "Quelle récompense, les disciples des Grecs illustres de l’Antiquité, les Européens, nous ont-ils donné à nous, leurs descendants ? Une école de fausseté et de corruption. Vous êtes à l’origine de nos rivalités de parti : l’anglais nous veut anglais, le français français, le russe russe. Chacun de vous s’est servi, aucun grec ne vous échappe. Nous sommes devenus vos danseuses. Et vous venez nous dire que nous ne sommes pas dignes de la liberté, parce que nous n’avons pas encore la chance d’en jouir. L’enfant n’a pas la sagesse infuse à la naissance ; il a besoin d’hommes instruits pour l’aider à progresser et à mûrir. Mais vous, avec toute votre instruction et votre morale, regardez ce que vous avez fait de nous, pauvres malheureux". 

"Bien des savants écrivent sur la Grèce, bien des journalistes informés, grecs et étrangers. Une seule raison m’a incité à écrire, moi aussi : c’est que nous avons tous notre place dans cette patrie, savants et ignorants, riches et pauvres, civils et militaires, jusqu’aux plus humbles des hommes. Nous qui avons lutté – chacun comme il a pu - nous avons à vivre ici. Nous avons été tous à la peine, que tous ensemble nous gardions aussi notre patrie et que le puissant ne dise pas « moi » ni le faible. Savez-vous quand on peut dire « moi » ? quand on a lutté seul et qu’on a construit ou détruit : mais quand beaucoup luttent et construisent, alors ils disent « nous ». C’est au « nous » que nous en sommes, pas au « moi »."

 

  Général Makriyannis, Mémoires Traduction de Denis Kohler et Introduction de Pierre Vidal-Naquet, Ed.Albin Michel, 1987

 

**  Il en est de même pour les Juifs, les Arméniens et les "Francs" de l'Empire Ottoman.

*** Philhellénisme  :  à double tranchant ( il faudrait écrire un article sur ce sujet très complexe)

 

Pour en savoir plus :

La bibliographie en français sur l'histoire grecque contemporaine est remarquablement indigente...

 

Joëlle Dalègre Grecs et Ottomans (1453 - 1923) de la chute de Constantinople à la disparition de l'empire Ottoman

Ed. L'Harmattan, 2002.

 M.R.

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6 décembre 2012 4 06 /12 /décembre /2012 19:20

 

    La Municipalité de la Lauréotique a offert à celle de Quimper la copie d'un célèbre et magnifique bas-relief qui se trouve au Musée Archéologique National d'Athènes (copie certifiée, faite par les services de ce Musée). Cette pièce, aux dimensions (48cm x 49,5) et au poids conséquents, n'a pu être emportée par les donataires...

    En attendant que le colis arrive à la Mairie de Quimper, une petite présentation, petite, car la documentation est peu abondante. - 

 

 

Le bas-relief se trouve dans la salle consacrée à l'art de l'époque classique,

à quelques mètres du saisissant Poséidon (ou Zeus).

Une chance : personne dans la salle, à cet instant, ce dimanche matin 18 novembre 2012 !

 

P1030152.JPG

 

    Il est fort probable que ce bas-relief votif (env. 470-460 av. J.-C.) en marbre du Pentélique (montagne de l'Attique, située au N-E d'Athènes) ne soit qu'un élément d'un ensemble bien plus important, mais dont nous ne savons rien... 

    Il a été trouvé en 1915 au cap Sounion, dans le sanctuaire d'Athéna Sounias*, et  représente un jeune éphèbe qui se couronne lui-même : un athlète qui vient de remporter une victoire à des jeux locaux ? Des jeux nautiques ?

    On devine assez nettement des traces de peinture bleue.

    La couronne, métallique (argent des mines du Laurion ?) comme en témoignent les trous pour les rivets, est perdue.

    Pas d'autres informations^sûres".  

 

P1030153.JPG 

 

 

 

P1030154.JPG

 

 

  ********************

  * Le sanctuaire d'Athéna Sounias

 

     Il est situé  sur une colline basse, en contrebas du promontoire que l'on voit sur la photo ci-dessous, à environ 500m N-E du temple de Poséidon, de l'autre côté de la route qui mène au parking du site archéologique.

     On peut le visiter librement mais rares sont les visiteurs !  Il n'en reste pas grand chose : néanmoins, on y voit, au sol, les traces d'un premier temple, petit temple dorique datant du VIème siècle av. J.-C., et celles d'un temple, ionique, plus grand et construit vers 450 av. J.-C.

 

    Depuis leur fameuse dispute sur l'Acropole, dispute mise en scène sur le fronton Ouest du Parthénon (celui que l'on voit quand on entre sur l'Acropole), et à l'issue de laquelle Athéna fut choisie comme déesse protectrice de la ville à laquelle elle donna son nom, les deux divinités "cohabitent" toujours. Poséidon a une place sur l'Acropole et donc, au Cap Sounion où, en tant que dieu ayant reçu en partage la domination sur la mer, il est le maître des lieux, Athéna a aussi la sienne, plus modeste.

 

 

   Il faut imaginer ces lieux emplis d'  "ex-voto" divers, dont notre jeune athlète !

 

 

Athena sounias   

Cap Sounion, côté nord-est.

La partie de bâtiment que l'on voit sur la gauche, est la terrasse de la cafétaria.

La photo est prise du sanctuaire de Poséidon.

Textes et photos, M.R

 

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10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 08:52

 

 Plus que quelques jours pour aller voir (ou revoir) au Louvre

la magnifique exposition

Au Royaume d'Alexandre Le Grand - la Macédoine antique.

Elle fermera ses portes le 16 janvier 2012.

 

La Grèce du Nord est, de façon générale, peu connue des touristes : cette exposition a le mérite de nous rappeler non seulement son existence mais encore le rôle qu'elle a joué dans l'histoire de la Grèce antique et de l'hellénisme, comme en témoignent ses richesses archéologiques, dont une large partie n'a été que récemment mis au jour. 

 

Un peu plus de cinq cents oeuvres et objets, choisis par un double commissariat grec-français, retracent l'histoire de la Macédoine de la Macédoine antique depuis le Bronze ancien (15s. av. J.-C.) jusque la Rome impériale des premiers siècles de notre ère.

 

 

casque alexandre

 

 Ce casque en bronze ( vers -520 av. J.-C.) sous lequel un masque en or recouvrait le visage du défunt est trs intéressant. Cette tradition funéraire,t ypiquement mycénienne, n'existait plus depuis le XVIème siècle av. J.-C : en la reprenant, la dynastie macédonienne des Téménides affirme haut et fort sa généalogie et son identité helléniques.

 

************* 

 

Ce sont  des Français (Léon Heuzé, Emmanuel Miller) mandatés par Napoléon III qui, les premiers, vers 1860, explorèrent méthodiquement cette région, alors sous domination ottomane.

L'exposition commence par le rappel de ces archéologues qui emportèrent aussi avec eux un nombre important d'objets ( sarcophages, urnes funéraires, morceaux de colonnes et autres éléments architecturaux). Napoléon III, grand admirateur d'Alexandre Le Grand, fit acheter en 1865 ce qui restait du Portique des  Incantadas de Thessalonique (IIIème s.ap. J.-C.) : quatre piliers de marbre ( 206x75x75cm) sculptés sur deux faces. 

 

Lors du conflit de la 1ère guerre mondiale, le Service Archéologique de l'Armée d'Orient fit un excellent travail et emporta lui aussi son "butin", déposé au Louvre...

 

L'exploration de cette région ne reprit qu'au début des années 1950, timidement, pour s'intensifier sous la houlette de l'archéologue Manolis Andronikos qui mit au jour à Vergina (Aigai), en 1977,la tombe inviolée de Philippe II, le père d'Alexandre.

 

Aujourd'hui, on ne peut que craindre l'arrêt des fouilles, qui en 2008 et en 2009 encore, ont fait sortir de terre des parures en or éblouissantes. Quant aux chantiers, et aux sites, seront-ils suffisamment protégés et surveillés ?...

 

************* 

 

Pour la 1ère fois, le temps de l'exposition,

les oeuvres de la collection du Louvre* et celles des Musées grecs de la Grèce du Nord

se rencontrent et dialoguent ...

(Les statues du Portique des Incantadas ont été sorties des réserves et restaurées).

 

* 1/3 des oeuvres exposées.

  

 Pour en savoir plus :

une excellente présentation sur le site du Louvre.

 http://alexandre-le-grand.louvre.fr/fr/exposition/index.html

Présentation de l'exposition en français  link

 

L'inauguration au Louvre de l'exposition vue par la délégation grecque (en grec pour les 4/5).

link

 

Une video de l'exposition (commentaire en grec et quelquefois en français) :

link

 M.R.

 

 

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 07:53

 

Les sculptures du Parthénon représentaient

 des scènes mythologiques et épisodes légendaires connus de tous.

D'une façon ou d'une autre, elles racontaient

la grandeur d'Athènes et de sa protectrice Athéna.

 

Nous connaissons ces représentations par les témoignages antiques,

 mais nous pouvons aussi les voir dans leur "presque quasi totalité"

grâce aux dessins très précis  que fit sur place

le peintre qui accompagnait le marquis de Nointel,

ambassadeur auprès de La Sublime Porte, 

quand il visita Athènes en 1674,

soit 13 ans avant l'explosion du Parthénon le 26 septembre 1687.

 

Sur ordre du vénitien Morosini qui dirigeait l'expédition-croisade

 de la reconquête d'Athènes occupée par les Turcs depuis 1460,

les tirs furent dirigés sur le Parthénon

dont il savait pourtant que les Turcs y avaient stocké leurs réserves de poudre ... 

Les murs de la cella et le plafond s'effondrèrent, 21 colonnes furent détruites.

Sans compter les victimes civiles,

300 femmes et enfants qui s'y étaient réfugiés ...

 

Et les Vénitiens, mis en difficulté l'année suivante,

quittèrent Athènes avec des "souvenirs",

des petits morceaux du fronton Ouest  :

les sculptures  dont Morosini voulait s'emparer s'étaient brisées en tombant ...  

 

 

Ci-dessous, la façade  Ouest, que l'on découvre en arrivant et qui est la façade arrière du temple.  

 

DSCN0870

                                                                                                                                                    Photo C.Q.

 

 

Le fronton Ouest : dessin du peintre que l'on appelle L' Anonyme de Nointel.

Le fronton était presque intact ...   

 

 

dy.Carrey

 

 

Reconstitution de ce fronton (Musée de l'Acropole, Athènes)

Sculptures  en ronde-bosse : elles se détachent complètement du fond 

 

dytiko2

 

 

Il représentait la dispute entre Athéna et Poséidon pour la possession de l'Attique.

Ces deux clichés viennent du site grec Ελληνικός πολιτισμός / Civilisation grecque  link

 

*******

 

Laquelle des deux divinités deviendrait la divinité tutelaire de la cité et lui donnerait son nom ?

Pour les départager, un concours fut organisé sur l'Acropole, en présence des dix autres dieux. Pour justifier leur prétention, l'un et l'autre « produisirent » un signe : Poséidon, de son trident, frappa le rocher, et il en jaillit aussitôt de l’eau salée qui forma un lac. Athéna, quant à elle, planta un olivier qui se remplit de fruits.

 Alors Zeus, demanda à Kékrops* de donner son avis. Ce dernier, regardant autour de lui, vit la mer de tous côtés : le don de Poséidon lui parut donc bien redondant. En revanche, l’arbre – aucun arbre alentour ! – s'imposa à lui comme étant d’une nécessité absolue.

Les dieux approuvèrent cet avis, et la ville fut appelée Athènes.

Poséidon néanmoins fut « dédommagé » par la suite : il est honoré dans l’Erechteion. C'est sur l'emplacement où eut lieu la dispute (on voit la marque du trident sur le rocher !) que fut construit  ce temple un peu étrange dédié à plusieurs divinités dont Athéna, Zeus et Poséidon.

 

* Kékrops :  ""autochtone primordial, au corps hybride mi-homme, mi-serpent. roi d'Athènes avant Athènes. Kékrops assurela transition de la sauvagerie à la civilisation en rassemblant les hommes en une cité et en introduisant le mariage qui met fin à la promiscuité."  Nicole Loraux Les enfants d'Athéna Ed.Maspéro.

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M.R. 

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Chouette lauréotique


                 
   
Γλαυξ λαυρεωτική
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    Tétradrachme Vème s. av J-C 
    Argent des mines du Laurion

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