Les sculptures du Parthénon représentaient
des scènes mythologiques et épisodes légendaires connus de tous.
D'une façon ou d'une autre, elles racontaient
la grandeur d'Athènes et de sa protectrice Athéna.
Nous connaissons ces représentations par les témoignages antiques,
mais nous pouvons aussi les voir dans leur "presque quasi totalité"
grâce aux dessins très précis que fit sur place
le peintre qui accompagnait le marquis de Nointel,
ambassadeur auprès de La Sublime Porte,
quand il visita Athènes en 1674,
soit 13 ans avant l'explosion du Parthénon le 26 septembre 1687.
Sur ordre du vénitien Morosini qui dirigeait l'expédition-croisade
de la reconquête d'Athènes occupée par les Turcs depuis 1460,
les tirs furent dirigés sur le Parthénon
dont il savait pourtant que les Turcs y avaient stocké leurs réserves de poudre ...
Les murs de la cella et le plafond s'effondrèrent, 21 colonnes furent détruites.
Sans compter les victimes civiles,
300 femmes et enfants qui s'y étaient réfugiés ...
Et les Vénitiens, mis en difficulté l'année suivante,
quittèrent Athènes avec des "souvenirs",
des petits morceaux du fronton Ouest :
les sculptures dont Morosini voulait s'emparer s'étaient brisées en tombant ...
Ci-dessous, la façade Ouest, que l'on découvre en arrivant et qui est la façade arrière du temple.
Photo C.Q.
Le fronton Ouest : dessin du peintre que l'on appelle L' Anonyme de Nointel.
Le fronton était presque intact ...
Reconstitution de ce fronton (Musée de l'Acropole, Athènes)
Sculptures en ronde-bosse : elles se détachent complètement du fond
Il représentait la dispute entre Athéna et Poséidon pour la possession de l'Attique.
Ces deux clichés viennent du site grec Ελληνικός πολιτισμός / Civilisation grecque link
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Laquelle des deux divinités deviendrait la divinité tutelaire de la cité et lui donnerait son nom ?
Pour les départager, un concours fut organisé sur l'Acropole, en présence des dix autres dieux. Pour justifier leur prétention, l'un et l'autre « produisirent » un signe : Poséidon, de son trident, frappa le rocher, et il en jaillit aussitôt de l’eau salée qui forma un lac. Athéna, quant à elle, planta un olivier qui se remplit de fruits.
Alors Zeus, demanda à Kékrops* de donner son avis. Ce dernier, regardant autour de lui, vit la mer de tous côtés : le don de Poséidon lui parut donc bien redondant. En revanche, l’arbre – aucun arbre alentour ! – s'imposa à lui comme étant d’une nécessité absolue.
Les dieux approuvèrent cet avis, et la ville fut appelée Athènes.
Poséidon néanmoins fut « dédommagé » par la suite : il est honoré dans l’Erechteion. C'est sur l'emplacement où eut lieu la dispute (on voit la marque du trident sur le rocher !) que fut construit ce temple un peu étrange dédié à plusieurs divinités dont Athéna, Zeus et Poséidon.
* Kékrops : ""autochtone primordial, au corps hybride mi-homme, mi-serpent. roi d'Athènes avant Athènes. Kékrops assurela transition de la sauvagerie à la civilisation en rassemblant les hommes en une cité et en introduisant le mariage qui met fin à la promiscuité." Nicole Loraux Les enfants d'Athéna Ed.Maspéro.
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M.R.