L'Echelle Française, vue du Sud, quand on vient du cap Sounio.
L'Echelle Française témoigne de la rapidité avec laquelle la Compagnie Française des Mines du Laurium s'est développée. La stratégie des dirigeants est claire : rentabiliser les fonds engagés (colossaux pour l'époque), accroître la productivité minéro-métallurgique, et pour ce, toujours innover en investissant dans la recherche tant géologique que chimique, technologique et logistique.
Dès sa création en 1864, la 1ère Compagnie aménage le port et construit un bâtiment pour ses bureaux (l'actuelle mairie de Lavrio) : cette région de l'Attique était quasi-déserte, pas le moindre village, quelques cabanes de bergers et le "brigand" * Kitsos qui y fait la loi ...
Tout le ravitaillement se fait par la mer : il faut imaginer en différents points du rivage des échelles de bois ou de pierre permettant à des navires conséquents de charger et décharger sans risque d'échouage. Mais ce sont là des ouvrages peu sûrs, qu'il faut sans cesse réparer et qui ne répondent plus aux nécessités d'une activité qui s'est développée en un temps record. Près de 200 bateaux par an !
Dès 1882 la Compagnie Française des Mines du Laurium commence à étudier cette question, et après avoir examiné différents projets et fait des sondages géologiques des fonds marins, elle opte pour une échelle en fer prenant appui sur un gros-oeuvre en pierres sis sur le rivage.
L'Echelle est terminée en 1888 : elle fait 170 m de long, 7 m de large, et se termine par une plate-forme de 13,50 où se trouvent deux grues tournantes.
Ce que nous voyons de l'Echelle aujourd'hui, si spectaculaire que ce soit, "n'est que" l'extenson d'un vaste complexe construit sur la terre ferme à savoir des entrepôts et des habitations pour les ouvriers affectés à cette zone. Les lignes du réseau ferroviaire interne de la CFML y aboutissent.
De ces constructions il ne reste aujourd'hui que quelques murs qui ne manquent pas, néanmoins, d'en imposer au visiteur.
Espérons que les remise en état et rénovation prévues ( et votées ) ne seront pas des victimes de la "crise"...
M.R.